En fait, Amnesty International redoute principalement des bavures policières. En effet, la banalisation de cette arme dite "non létale" mais potentiellement très dangereuse, pourrait pousser à son emploi dans des cas autres que ceux mettant la vie en danger (soit du policier, soit d'un tiers, soit de la personne en question).
Lorsqu'un élu indique que "c'est efficace pour maîtriser les ivrognes", on voit les dérapages possibles. Il ne semble pas que, jusqu'à présent, on ait délibérément tiré avec une arme à feu sur les gens ayant trop bu ou ayant un comportement incohérent ou incompréhensible du fait d'un état de santé défaillant (crise d'épilepsie, hypoglycémie, diabète, Alzheimer,etc .).
Or avec le Taser, on prend le risque de mettre la vie de ces personnes en danger ; n'y a -t-il pas là une contradiction avec les missions de la police ? Le risque pris n'est-il pas disproportionné ? Le comité contre la torture de l'ONU avait estimé, dès 2005, que les pistolets à impulsion électrique pouvaient parfois être comparés à des "instruments de torture".
Espérons que ce nouvel élément d'un dossier de plus en plus chargé obligera Eric Raoult à garder ses derniers joujoux au placard. Rappelons que notre maire (c'est une de ses fiertés) a été le premier à annoncer l'achat de deux pistolets à électrochocs pour sa police municipale. A 1.500 euros pièce, c'est pas si cher pour avoir l'occasion de passer à la télé...