11 mars 2009
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Complainte amoureuse
Oui dès l'instant que je vous vis
Beauté féroce, vous me plûtes
De l'amour qu'en vos yeux je pris
Sur-le-champ vous vous aperçûtes
Ah ! Fallait-il que vous me plussiez
Qu'ingénument je vous le dise
Qu'avec orgueil vous vous tussiez
Fallait-il que je vous aimasse
Que vous me désespérassiez
Et qu'enfin je m'opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m'assassinassiez ?
Fable express
Chaque fois que les gens découvrent son mensonge,
Le châtiment lui vient, par la colère accru.
Je suis cuit, je suis cuit ! gémit-il comme en songe.
Moralité
Le menteur n'est jamais cru
Rimes riches à l'œil (holorimes)
L'homme insulté‚ qui se retient
Est, à coup sûr, doux et patient.
Par contre, l'homme à l'humeur aigre
Gifle celui qui le dénigre.
Moi, je n'agis qu'à bon escient :
Mais, gare aux fâcheux qui me scient!
Qu'ils soient de Château-l'Abbaye
Ou nés à Saint-Germain-en-Laye,
Je les rejoins d'où qu'ils émanent,
Car mon courroux est permanent.
Ces gens qui se croient des Shakespeares !
Ou rois des îles Baléares!
Qui, tels des condors, se soulèvent !
Mieux vaut le moindre engoulevent.
Par le diable, sans être un aigle,
Je vois clair et ne suis pas bigle.
Fi des idiots qui balbutient !
Gloire au savant qui m'entretient!
Le sourire, 7 décembre 1901
Alphonse Allais
printemps des poètes
Alphonse Allais, Dada, humour, poésie
publié par Domitille
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Poèmes
9 mars 2009
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Chasse à l'enfant
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Au-dessus de l'île on voit des oiseaux
Tout autour de l'île il y a de l'eau
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Qu'est-ce que c'est que ces hurlements
Bandit ! Voyou ! Voyou ! Chenapan !
C'est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l'enfant
Il avait dit j'en ai assez de la maison de redressement
Et les gardiens à coup de clefs lui avaient brisé les dents
Et puis ils l'avaient laissé étendu sur le ciment
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Maintenant il s'est sauvé
Et comme une bête traquée
Il galope dans la nuit
Et tous galopent après lui
Les gendarmes les touristes les rentiers les artistes
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
C'est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l'enfant
Pourchasser l'enfant, pas besoin de permis
Tous les braves gens s'y sont mis
Qu'est-ce qui nage dans la nuit
Quels sont ces éclairs ces bruits
C'est un enfant qui s'enfuit
On tire sur lui à coups de fusil
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Tous ces messieurs sur le rivage
Sont bredouilles et verts de rage
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Rejoindras-tu le continent rejoindras-tu le continent!
Au-dessus de l'île on voit des oiseaux
Tout autour de l'île il y a de l'eau.
Jacques Prévert
(1900-1977)
Un deuxième de Jacques Prévert pour compenser l'heure tardive !
MANGEZ SUR L' HERBE
Mangez sur l'herbe
Dépêchez-vous
Un jour ou l'autre
L'herbe mangera sur vous.
Notice de
Jacques Prévert printemps des poètes Jacques Prévert;, poésie
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Poèmes
8 mars 2009
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L'OFFRANDE A LA NATURE
Nature au coeur profond sur qui les cieux reposent,
Nul n'aura comme moi si chaudement aimé
La lumière des jours et la douceur des choses
L'eau luisante et la terre où la vie a germé.
La forêt, les étangs et les plaines fécondes
Ont plus touché mes yeux que les regards humains,
Je me suis appuyée à la beauté du monde
Et j'ai tenu l'odeur des saisons dans mes mains.
J'ai porté vos soleils ainsi qu'une couronne
Sur mon front plein d'orgueil et de simplicité,
Mes jeux ont égalé les travaux de l'automne
Et j'ai pleuré d'amour aux bras de vos étés.
Je suis venue à vous sans peur et sans prudence
Vous donnant ma raison pour le bien et le mal,
Ayant pour toute joie et toute connaissance
Votre âme impétueuse aux ruses d'animal.
Comme une fleur ouverte où logent des abeilles
Ma vie a répandu des parfums et des chants,
Et mon coeur matineux est comme une corbeille
Qui vous offre du lierre et des rameaux penchants.
Soumise ainsi que l'onde où l'arbre se reflète
J'ai connu les désirs qui brûlent dans vos soirs
Et qui font naître au coeur des hommes et des bêtes
La belle impatience et le divin vouloir.
Je vous tiens toute vive entre mes bras, Nature,
Ah! faut-il que mes yeux s'emplissent d'ombre un jour,
Et que j'aille au pays sans vent et sans verdure
Que ne visitent pas la lumière et l'amour...
Anna de Noailles
in "Le coeur innombrable"
(1876-1933)
Notice de
Anna de Noailles
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Poèmes
7 mars 2009
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Le samedi, jour des enfants, poèmes à partager et à déguster !
Nous avons découvert pour vous le site de fous de poésie www.poesie.net qui ont animé des poèmes destinés aux enfants. Ce sont des animations flash. Vers la page générale des poèmes
Le pélican par Robert Desnos
Odelette poète par Henri de Régnier
Pour les enfants et pour les raffinés par Max Jacob
La fourmi par Robert Desnos
La fourmi et la cigale par Raymond Queneau
Le mot par Victor Hugo
Un enfant a dit par Raymond Queneau
Le hareng saur par Charles Cros
Poème de Noël par Jules Supervielle
Vous pouvez accéder à l'ensemble des poèmes par le menu de www.poésie.net, pour plus de facilité, tous les liens vers les poèmes pour enfants animés sont accessibles depuis cette page de Raincy-Nono. N'hésitez pas à cliquer de la souris pour voir la suite du poème...
Nous vous souhaitons de beaucoup vous amuser, de rêver et de lire plein de nouvelles poésies à la médiathèque la plus proche ! Et pour les plus grands de découvrir poesie.net, le site dont la devise est "Vive la Poésie" et dont le fondateur, Jean-Pierre Rosnay a dit "j'ai entrepris de rendre la poésie contagieuse et inévitable !" Beau programme...
Alors quel est votre poème préféré parmi tous ceux-ci ?
printemps des poètes Victor Hugo, poésie enfants, Charles Cros, Robert Desnos, Max Jacob, Raymond Queneau, Jules Supervielle,
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Poèmes
6 mars 2009
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EPIGRAMME
SUR QUELQUES MAUVAISES MANIERES DE PARLER
Collin s'en allit au Lendit,
Où n'achetit ni ne vendit,
Mais seulement, à ce qu'on dict,
Derobit une jument noire.
La raison qu'on ne le penda
Fut que soudain il responda
Que jamais aultre il n'entenda
Sinon que de la mener boire.
Clément Marot
(1496 - 1544)
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Poèmes