
C'est Frédéric Mitterrand, le Ministre de la Culture, qui va être bien soulagé de ne plus avoir à répondre à cette question !
"M. attire l'attention de M. le Président de l'Assemblée nationale sur le devoir de réserve, dû par les députés.
En effet, cette assemblée parlementaire qui est l'une des institutions françaises les plus prestigieuses est regardée en France, mais aussi dans le monde par de nombreux défenseurs de la démocratie française.
À ce titre, le message délivré par les députés se doit de respecter les principes fondamentaux de notre République.
Les prises de position d'Eric Raoult, à propos de Madame NDiaye, sont un déni inacceptable du droit d'expression d'un écrivain.
Il lui semble que le droit d'expression d'un député ne doit pas dépasser certaines limites.
Une personnalité qui participe à l'élaboration des lois de la France se doit de faire preuve du plus grand respect à l'égard des principes fondamentaux de notre République.
C'est pourquoi il lui paraît utile de rappeler à cet honorable parlementaire le nécessaire devoir de réserve, qui va dans le sens d'une plus grande exemplarité et responsabilité.
Il lui demande donc de lui indiquer sa position sur ce dossier, et ce qu'il compte entreprendre en la matière."
Les propos primés ont tout particulièrement retenu l’attention de l’Académie car ils ont été publiés au Journal Officiel de la République
Ils ont été reconnus comme répondant totalement aux critères du prix Busiris[1] institué par Maître Eolas en juin 2007 pour récompenser une affirmation juridiquement aberrante, si possible contradictoire, teintée de mauvaise foi et mue par l'opportunité politique plus que par le respect du droit.
La question qui a fait débat est celle de la mauvaise foi. Éric Raoult n’est-il pas, au fond, convaincu que les écrivains seraient tenus à un devoir de réserve, et n’est-il pas sincère dans son interpellation, ce qui exclurait le Busiris ?
La mauvaise foi ayant été reconnue par l'Académie Busiris, le prix lui est finalement décerné avec la mention très déshonorable.
L’Académie adresse ses félicitations à l’heureux gagnant et remercie ses collègues de l’Académie Goncourt de lui avoir fourni cette occasion de poilade.
Notes
[1] Busiris est un personnage de la pièce "La Guerre de Troie n'aura pas lieu" de Jean Giraudoux : juriste sicilien, spécialiste du droit de la guerre, convoqué par Demokos pour démontrer que la manoeuvre des navires grecs est belliqueuse et insultante et ne peut être réparée que par la guerre, jusqu'à ce qu'Hector menace de le tuer s'il ne démontre pas le contraire, ce qu'il fait aussitôt avec d'aussi bons arguments (Acte II, scène 5).
Pour en savoir plus : les nominés du prix Busiris
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En italique : citations d'Eolas.
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