A l'approche des élections municipales, cette vidéosurveillance, qui faisait partie de l'argumentaire électoral sécuritaire d'Eric Raoult avait été installée dans la précipitation en négligeant totalement les précautions les plus élémentaires.
L'église Notre-Dame de la Consolation, n'étant pas contrairement à la plupart des églises de France, la propriété de la ville mais celle de l'Association diocésaine de Saint-Denis, un accord formel du propriétaire était un minimum à obtenir.
Le Maire du Raincy s'est contenté d'un accord verbal du curé à qui il s'est bien gardé d'expliquer la totalité des conséquences entraînées par cette installation.
En particulier, c'est par hasard qu'il a été découvert qu'une armoire technique était branchée sur l'alimentation électrique de l'église !
Bien que l'église soit un monument historique classé, deux antennes bien visibles ont été posées à l'extérieur du clocher, sans aucun respect du caractère architectural de l'édifice et bien évidemment sans demander l'avis de l'Architecte des Bâtiments de France...
Face aux multiples protestations, la mairie a fait déplacer les antennes à l'intérieur du clocher.
Les représentant officiels de la Paroisse et l'évêque du diocèse, Mgr Olivier De Berranger; ont alors écrit à plusieurs reprises au Maire pour lui demander de retirer cette installation.
Tous ces courriers sont restés sans réponse.
Considérant qu'en ayant toléré cette installation pendant plus d'un an, ils avaient laissé un délai suffisant au Maire pour prendre d'autres dispositions, ils ont fixé un ultimatum au 31 mars 2009, date à laquelle ils procèderaient au démontage de l'armoire technique.
Samedi dernier, 14 mars, le Conseil Economique de la Paroisse s'est rendu dans le clocher et a procédé au débranchement préalable des installations.
Lundi, plusieurs agents de la police municipale du Raincy ont alors tenté de pénétrer sans succès dans le clocher en utilisant une clef qu'ils n'avaient aucune raison de détenir.
Ils eurent la mauvaise surprise de constater que la serrure avait été changée !
La police municipale a quand même réussi à rebrancher l'installation en exigeant du curé qu'il leur remette la nouvelle clé en menaçant de le rendre responsable des conséquences d'un non fonctionnement de la vidéosurveillance dans le cas de l'agression d'un commerçant du Raincy...
Reprenons le message envoyé aujourdhui par Maxime 44 :
Lors de l'installation de l'antenne dans le clocher de l'église il vous faut savoir que la ville a obtenu une autorisation d'implantation temporaire de la part des Responsables de la paroisse début 2008.
En effet, il avait été convenu que l'antenne serait déplacée lors de la phase d'installation de caméras supplémentaires(8) prévue à la fin 2008.
Un appel d'offres infructueux a retardé la ville sur cette échéance.
Dès l'installation des caméras supplémentaires, l'antenne principale radio sera localisée ailleurs, comme convenu. Cette antenne doit retransmettre les images de toutes les caméras vers le poste central de visionnage et son positionnement conditionne le réglage de chacune d'entre elles, d'où l'attente qui permettra de faire les choses une fois pour toute sur l'ensemble de l'installation.
Le retard pris a surement provoqué le geste d'impatience "du débranchement" dont il est question dans les discussions ici.
Il semble malgré tout que la ville pouvait espérer une concertation complémentaire.
En effet pour l'essentiel la commune est attentive aux besoins de la paroisse, par exemple la ville a aidé, entre autres, par des subventions la rénovation dudit clocher, le retour parait ici bien sévère.
C'est Eric Raoult, lui-même, qui a sollicité cet avis dans une question au gouvernement posée le 15 juillet 2008 et à laquelle la Ministre de l'Intérieur Mme Alliot-Marie a répondu le 16 septembre :
La réticence exprimée par certains représentants de l'Église catholique à l'idée d'installer des relais de rediffusion aux sommets des édifices religieux ne semble pas constituer un obstacle significatif au regard du développement de la vidéoprotection.
En effet, en toute hypothèse demeure la faculté soit de recourir à un autre procédé technique d'acheminement des informations, soit de définir un autre lieu élevé de la commune susceptible d'accueillir un relais de rediffusion.
Par conséquent, au regard du principe de séparation de l'Église et de l'État, une intervention de l'État auprès des autorités religieuses, notamment des évêques de l'Église catholique, ne paraît pas pertinente.
Il ressort de cet avis qu'aucune autorité ne peut imposer à une paroisse l'installation d'antennes dans le clocher de son église.
Toute intervention de ce type serait contraire aux principes intangibles de séparation des Eglises et de l'Etat.
De plus, si vous lisez attentivement la question telle que posée par E. Raoult, vous remarquerez qu'il ne mentionne aucunement le cas particulier d'une église propriété du diocèse mais reste donc dans le cas général d'une église propriété de la commune.
L'avis de la Ministre pour le cas particulier de l'église du Raincy devrait donc être encore plus sévère vis à vis des initiatives d'Eric Raoult.
On constate, une fois de plus, que la ville du Raincy se retrouve face à une situation embrouillée qui résulte uniquement d'une absence de rigueur et de concertation dans la gestion d'une situation.
A supposer qu'un accord ait pu être trouvé, il est totalement anormal qu'aucune convention n'ait été signée entre les parties pour préciser la durée de l'installation, les modalités d'accès pour l'entretien, le dédommagement pour les frais entraînés, etc.